Dans une analyse approfondie, le journaliste Pape Makhtar Diallo revient sur les raisons qui l’ont poussé à modifier sa position initiale sur l’abrogation de la loi d’amnistie au Sénégal.
Au départ, favorable à une abrogation totale, il estimait qu’une telle démarche était nécessaire pour garantir justice aux victimes des violences politiques. Cependant, après réflexion, il a évolué vers une position plus nuancée, jugeant qu’une abrogation totale risquerait de créer une justice sélective et instrumentalisée.
Identifier les causes profondes des violences
Pour Diallo, il est essentiel de rappeler les raisons profondes des violences survenues récemment. Selon lui, le véritable déclencheur de ces tensions est l’instrumentalisation de la justice par le régime de Macky Sall afin d’écarter des opposants politiques. Il souligne que ces pratiques avaient déjà touché des figures politiques telles que Karim Wade et Khalifa Sall.
Jeunesse résistante, non criminelle
Diallo insiste sur le fait que les jeunes manifestants ne doivent pas être assimilés à des criminels. Selon lui, ils représentent plutôt « une résistance légitime » face aux dérives autoritaires du pouvoir en place. Il souligne que leur mobilisation a permis d’imposer le respect du calendrier électoral.
Pourquoi privilégier une loi interprétative ?
Diallo défend désormais une loi interprétative, estimant que cette voie permet de clarifier l’amnistie sans la compromettre, évitant ainsi que les responsables réels des violences s’en servent pour échapper à la justice. Il affirme que cette option est plus juste, car elle empêche d’utiliser la loi comme bouclier protecteur pour les vrais coupables, tout en protégeant les manifestants innocents qui pourraient être injustement ciblés.
Selon lui, le principal responsable des tensions est clairement identifié : « Macky Sall et son régime. » Il accuse directement l’ancien président d’avoir violé la Constitution, donné des ordres répressifs et provoqué les troubles sociaux.
Mandat confié aux députés
En conclusion, Pape Makhtar Diallo donne mandat aux députés pour adopter cette loi interprétative. Il considère que ce vote représente non seulement une reconnaissance envers ceux qui ont défendu la démocratie, mais aussi une façon de préserver l’intégrité d’une justice équitable.
Il termine par une mise en garde solennelle : « La résistance est un droit universellement reconnu. La trahison, en revanche, est un crime. Et Macky Sall a trahi. L’histoire jugera. »