…Tout à coup, on entend des cris stridents venant d’une classe de 5e. Une fille ! « Elle tombe ! » Épilepsie ? Syncope ? Malaise ?
Ses camarades de classe, les garçons surtout la portent pour la mener à l’administration où elle devra attendre ses parents ou tuteurs. Elle les désoriente, elle est devenue plus forte. Dépassant les autres salles de classe, elle aura sans doute irrité les autres qui, d’habitude subissent ce sort. C’est fait ! Quelques minutes plus tard, une autre ? en terminale cette fois-ci prend le relais, et une autre en 5e, et une autre en 4e deux en 3e ! Bref, elles sont une quinzaine à être victimes de ce mystère puissant ce matin de Mardi 07 Mai 2024, vers 12h au lycée du village de Barkédji dans le département de Linguère où il fait excessivement chaud, environ 44° à l’ombre. Les cours sont perturbés, les potaches les plus sensibles pleurent, ceux qui ont leurs sœurs dans les autres classes courent pour éviter qu’à leur tour elles tombent. Les autres brandissent leurs téléphones et composent les numéros des parents de leurs camarades (en syncope) pour qu’ils viennent d’urgence en véhicule prendre leurs enfants qui, inconscientes, luttent contre ce qu’elles ne voient pas. Des cris fusent de partout, les administrateurs, les enseignants, les élèves s’éparpillent et s’affairent autour des victimes à même le sol qui se débattent et vocifèrent fortement sous les quelques arbres qui offrent une « ombre édentée».
Barkédji, cet établissement qui n’a pas fini de s’indigner contre l’absence permanente du liquide vital et précieux malgré la forte canicule qui fait dégouliner sans cesse la sueur sur le front voire la poitrine des potaches se voit confronté à ce problème de santé inquiétant. Voilà le calvaire que vivent les pensionnaires du lycée ex cem Barkédji.
Qu’est ce qui est derrière ces fameuses crises ? Pourquoi seules les filles en sont victimes ? Comment faire pour que ça s’arrête ?
Nombreuses sont les filles qui se sont vues abandonner les études ou dégringoler sensiblement parce qu’étant très troublées, perturbées par ces crises imparables à ce jour. Les parents, la scofi, les enseignants, les chefs d’établissement, les Inspecteurs de l’Education, les Sous-Préfet, les Préfets, le ministre de l’Education Nationale, le Premier Ministre et le Président de la République sont tous interpellés puisqu’il y a va de l’avenir de ces pauvres voire du pays. Il faut aider ces enfants à vivre et réaliser leurs rêves en garantissant le droit à la santé et celui à l’éducation.
SOW Ibra, enseignant syndicaliste SGD CUSEMS A Linguère


