Le Premier ministre Ousmane Sonko a présenté, lors du Conseil des ministres du mercredi 15 octobre 2025, la nouvelle vision du gouvernement en matière de financement des politiques publiques. Cette orientation repose sur une logique de souveraineté budgétaire, de mobilisation nationale et de transformation structurelle de l’économie sénégalaise.
Une réussite historique : 450 milliards mobilisés auprès du public
Le chef du gouvernement a salué la réussite de l’Appel public à l’Épargne (APE), piloté par le Ministère des Finances et du Budget, qui a permis de lever 450 milliards de francs CFA, soit 150 milliards de plus que l’objectif initial de 300 milliards.
Cette performance exceptionnelle traduit une confiance renouvelée des citoyens, de la diaspora et des investisseurs régionaux envers la gestion rigoureuse et transparente de l’État.
Selon le Premier ministre, ce succès marque le retour d’une économie fondée sur la confiance nationale et sur la capacité du Sénégal à s’autofinancer dans un contexte mondial incertain.
« Le Sénégal doit pouvoir se développer avec ses propres moyens et selon ses propres priorités », a affirmé Ousmane Sonko.
Une architecture financière nouvelle et cohérente
Dans la perspective de la Loi de Finances initiale (LFI) 2026, le gouvernement a retenu plusieurs axes d’action structurants :
- le renforcement des synergies entre l’APE et les autres instruments financiers existants ;
- la hiérarchisation des projets structurants éligibles à un financement endogène, notamment dans le cadre du Plan de Redressement économique et social (PRES) ;
- et l’institutionnalisation de l’APE comme outil régulier de financement interne pour les projets à fort impact.
Cette stratégie vise à bâtir une architecture financière robuste et cohérente, capable de réduire la dépendance vis-à-vis des bailleurs extérieurs tout en assurant la soutenabilité de la dette publique.
Gouvernance et efficacité de la dépense publique
Le Premier ministre a insisté sur une refondation de la gouvernance de l’investissement public, en mettant l’accent sur :
- la maturité technique et financière des projets avant tout démarrage ;
- une exécution budgétaire disciplinée et prévisible ;
- une contractualisation de la performance des ministères et unités de gestion ;
- un suivi-évaluation systématique et transparent ;
- une implication accrue du secteur privé national.
L’objectif est d’assurer que chaque franc investi par l’État contribue directement à la transformation économique du pays et à l’amélioration du bien-être des citoyens.
Vers une souveraineté financière assumée
La doctrine économique présentée par le gouvernement s’inscrit dans la Vision Sénégal 2050, qui ambitionne de faire du pays un pôle économique souverain, compétitif et résilient.
En se basant davantage sur l’épargne intérieure et les financements endogènes, l’État veut immuniser les projets structurants contre les aléas des financements extérieurs (suspensions, lourdeurs administratives ou chocs exogènes).
Cette approche marque une rupture avec les pratiques antérieures, pour faire place à une économie patriotique, efficace et durable, où les ressources du peuple servent prioritairement les intérêts nationaux.





