En 2017, Ousmane Sonko saluait publiquement l’intégrité de Thierno Alassane Sall, le présentant comme l’un des rares ministres à incarner des valeurs dans un système « sombre et vicieux ». Aujourd’hui, alors que l’ancien ministre l’interpelle directement, le Premier Ministre reste silencieux. Dans une lettre ouverte appuyée par deux pièces à conviction – une capture de la publication de Sonko de 2017 et une vidéo où il vantait les révélations du livre Le protocole de l’Élysée, notamment la page 339 consacrée au pétrole et au gaz – Mamoudou Ba, membre de la République des Valeurs/France, lui demande de faire preuve de cohérence et de vérité.
Ă€ M. le Premier Ministre Ousmane SONKO,
En 2017, vous écriviez sur votre page Facebook à propos de la démission de Thierno Alassane Sall que ce n’était « pas une surprise ». Vous disiez qu’il était l’un des rares ministres à garder des valeurs morales et intellectuelles intactes dans un système que vous qualifiiez de « sombre et vicieux ». Vous affirmiez aussi que la vraie séparation ne se faisait plus entre partis politiques, mais entre ceux qui aiment leur pays et ceux qui profitent du système.
Lors du lancement du livre le protocole de l’ElysĂ©e , c’est encore vous qui avez encouragĂ© les citoyens Ă lire le livre Ă©crit par ce mĂŞme Thierno Alassane Sall, en insistant surtout sur la page 339. Ce n’était pas anodin. Vous vouliez que les SĂ©nĂ©galais dĂ©couvrent des vĂ©ritĂ©s cachĂ©es.
Mais aujourd’hui, face au débat avec M. Sall, vous vous taisez. Pire encore, vous vous cachez derrière des petits poussins au lieu d’affronter directement celui que vous avez vous-même présenté comme un homme de principes. Si vous avez des preuves contre lui, pourquoi ne pas les sortir au lieu d’esquiver le débat ?
Monsieur le Premier Ministre, les Sénégalais ne vous jugeront pas seulement sur vos discours d’hier, mais sur vos actes d’aujourd’hui. Vous avez désormais la responsabilité de gouverner avec dignité et cohérence.
Le rĂ´le de Premier Ministre n’est pas un rĂ´le de revanche ou de calcul politique. C’est un rĂ´le de vĂ©ritĂ©, de constance, et surtout d’exemplaritĂ©. Si hier vous saluiez l’intĂ©gritĂ© de TAS et vantiez son livre, ce n’est pas aujourd’hui que vous devez tourner le dos Ă ce que vous appeliez la vĂ©ritĂ©.
Le Sénégal a besoin de dirigeants cohérents, pas d’oubliés volontaires.
Et le rappel à l’éthique commence toujours par soi-même.
— Mamoudou BA
République des Valeurs / France
