Avant de quitter le Sénégal pour une mission en Inde, le député Guy Marius Sagna a adressé huit questions écrites au gouvernement du Premier ministre Ousmane Sonko. Parmi celles-ci, une interpellation directe a été faite au ministre de l’Éducation nationale, Moustapha Guirassy, concernant des dépenses jugées controversées au sein de son cabinet.
Dans sa publication, le député du peuple s’interroge notamment sur :
- L’achat d’un tapis iranien d’une valeur de 1 million de francs CFA,
- L’acquisition d’un nouveau bureau à 2 millions alors que celui trouvé sur place était encore en bon état,
- L’achat de matériel de petit-déjeuner pour un montant de 650.000 francs CFA.
Il questionne également une pratique présumée de « régularisation » dans l’attribution de marchés publics, qu’il qualifie de contraire au code des marchés, pointant du doigt l’utilisation d’urgences prétextées pour contourner la concurrence.
En réponse, le ministre Guirassy n’a pas tardé à réagir via sa page Facebook, tenant à clarifier les faits. Il rappelle que ces acquisitions relèvent du budget de fonctionnement dûment adopté par l’Assemblée nationale – où siège le député Guy Marius Sagna – et insiste sur le respect des procédures de passation de marchés publics.
« Le marché d’équipement du bureau du MEN est bel et bien passé par appel à concurrence », affirme-t-il, ajoutant que les équipements cités (pots de fleurs, tableaux, cafetière, etc.) relèvent du confort de base nécessaire au bon fonctionnement d’un cabinet ministériel.
Le ministre reproche au député une démarche qu’il juge plus politicienne que républicaine : « La République a besoin de débats sérieux, rigoureux et documentés », déclare-t-il, avant d’inviter à un recentrage des débats sur les enjeux cruciaux du secteur : qualité de l’enseignement, infrastructures, formation-emploi, dialogue social…
En guise de conclusion, Guirassy appelle à la responsabilité collective et à un esprit de mesure dans l’exercice des fonctions publiques : « L’opinion publique mérite mieux que des détails », souligne-t-il, tout en souhaitant un bon séjour au député Sagna.
Ce face-à-face met en lumière deux visions du contrôle parlementaire : l’une portée sur le moindre franc dépensé, l’autre sur la nécessité d’un cadre fonctionnel et digne pour servir efficacement la République. Un débat qui illustre bien les défis de transparence, d’efficacité et de communication dans le nouveau contexte politique sénégalais.