Depuis son accession au pouvoir, le régime d’Ousmane Sonko, avec Bassirou Diomaye à ses côtés, a suscité de grandes attentes auprès de certains Sénégalais qui étaient acquis à sa cause. Les promesses de changement radical et de développement socio-économique ont enchanté une population naïve et certainement désireuse de progrès. Pourtant, bientôt une année après l’entrée en fonction de ce duo, il apparaît crucial de se pencher sur les résultats tangibles de leur gouvernance, qui révèlent un décalage alarmant entre discours et actions.
L’une des promesses majeures formulées était celle de « changer le Sénégal en 2024 ». Ancrée dans une vision classique de renouveau, cette déclaration se heurte néanmoins à la réalité. Les difficultés économiques ont persisté, et le coût de la vie a explosé. Malgré l’engagement explicite de baisser les prix des denrées alimentaires, les Sénégalais continuent de subir des augmentations sans précédent, mettant à mal leur pouvoir d’achat.
Sonko avait également promis d' »envoyer les comptes contenant plus de mille milliards à la lumière », une initiative qui devait traduire sa volonté de transparence financière. Pourtant, aujourd’hui, cette promesse semble rester lettre morte, laissant présager des zones d’ombre dans la gestion des finances publiques.
Le régime a fait de l’emploi l’un de ses chevaux de bataille, promettant de créer des opportunités pour la jeunesse sénégalaise. Ironiquement, ce dernier a conduit à la perte près de 20 000 emplois en raison de licenciements massifs et de la déstabilisation de certains secteurs vitaux. Ce constat dramatique soulève des questions fondamentales sur la stratégie économique adoptée et la compétence du gouvernement à générer un tissu économique dynamique.
En termes de développement, les promesses de partage des revenus issus de l’exploitation des ressources naturelles telles que le pétrole et le gaz se sont également évaporées. Aujourd’hui, le silence autour de ces questions laisse planer un sentiment d’inquiétude, alors que la population s’attendait légitimement à une transparence et à une intégration de ces ressources dans l’économie locale.
Ousmane Sonko a eu des mots cinglants à l’égard de la dette de son prédécesseur, mais la réalité est qu’en moins d’un an, son administration a contracté près de 4 600 milliards de dettes. Ce paradoxe soulève des interrogations sur la rigueur de sa gestion et sur l’éventuelle illusion d’une rupture avec l’héritage de son prédécesseur. Cette logique de contracter des emprunts tout en critiquant le passé est difficile à justifier devant un électorat en quête de consistance.
Son engagement envers le panafricanisme et la souveraineté nationale a rapidement montré ses limites. Malgré des promesses de rupture avec les puissances occidentales, notamment la France, c’est cette dernière qui semble s’éloigner de son partenaire sénégalais, tandis que Sonko se tourne à présent vers le FMI et la Banque Mondiale pour obtenir des prêts. Ce retournement révèle une véritable contradiction entre les discours souverainistes et la réalité des choix économiques faits par le régime.
La contestation des institutions judiciaires et les promesses de réformes ont cédé la place à des pratiques inquiétantes d’instrumentalisation de la justice. Loin d’abroger l’article 80, Sonko et Diomaye veulent introduire des lois qui vont créer un climat de peur et d’autocensure. En érigeant l' »offense au premier ministre » au rang de délit, le régime menace les libertés d’expression et de pensée, deux piliers essentiels d’une démocratie saine.
Tous ces faits démontrent que le régime de Sonko et Diomaye ressemble davantage à une illusion qu’à une réelle transformation du Sénégal. Les promesses de changement, de prospérité et de justice sociale se heurtent à une réalité amère marquée par l’incompétence, l’impopularité et la restriction des libertés.
Les Sénégalais doivent, plus que jamais, se réveiller face à cette gouvernance qui ne respecte ni ses engagements ni les aspirations légitimes de son peuple. Il est essentiel d’initier un débat critique sur l’avenir du Sénégal et de revendiquer une véritable transparence, responsabilité et engagement en faveur du développement dans le respect des valeurs démocratiques. Ousmane Sonko s’est engagé dans un périple politique qui, s’il ne trouve pas d’issue satisfaisante, pourrait laisser des cicatrices profondes dans le tissu social et économique du pays.