En France, la Cour des comptes a publié son rapport il y a deux jours, dans une indifférence presque totale. Pas de mise en scène, pas de manipulation, juste un travail d’audit, comme cela doit être dans toute démocratie fonctionnelle. Mais au Sénégal, l’histoire est toute autre. Ici, l’audit budgétaire est devenu un feuilleton politique, une mise en scène soigneusement orchestrée pour masquer l’échec flagrant du gouvernement actuel.
Ils nous avaient promis la rupture. Ils nous avaient vendu la rigueur, la transparence, la compétence. Aujourd’hui, ils utilisent un rapport d’audit pour se dédouaner de leur incapacité à tenir leurs engagements. Pire encore, ils transforment une institution censée être impartiale en un outil de communication politique. Loin d’être une démarche constructive pour assainir les finances publiques, c’est une opération de diversion, un rideau de fumée destiné à cacher l’absence totale de résultats concrets.
Regardons les faits : la Cour des comptes avait déjà certifié les comptes de l’État sous l’ancien régime, sans réserve majeure. Aujourd’hui, elle remet en cause son propre travail. Une contradiction qui en dit long sur la politisation de l’audit au Sénégal.
Pendant ce temps, la vie devient plus dure pour les Sénégalais. Le coût de la vie explose, les entreprises souffrent, l’emploi se fait rare, et l’État est à genoux. Plutôt que de chercher des solutions, ils pleurnichent, ils accusent, ils fuient leurs responsabilités.
Au final, un gouvernement qui passe plus de temps à justifier son incompétence qu’à gouverner est un gouvernement qui a déjà échoué. Mais ce qu’ils oublient, c’est que le peuple n’est pas dupe.