Le Sénégal compte soumettre à la Banque africaine de développement (Bad) pour financement « à peu près un tiers » de son programme
de souveraineté alimentaire de cinq mille milliards
de francs Cfa, lors du sommet dit « Dakar II », consacré à l’agriculture et à l’agro-alimentaire.
« Nous avons [..] un programme de souveraineté alimentaire qui tourne autour de 5 mille milliards dont les
4 mille [sont consacrés uniquement à l’agriculture]. Donc,
nous allons soumettre à peu près un tiers de ce programme à la Bad lors de Dakar II », a déclaré le ministre
sénégalais de l’Agriculture, de l’Equipement rural, et de
la Souveraineté alimentaire. Plus de 1500 personnes sont
attendues à cette rencontre prévue du 25 au 27 janvier
prochains à Diamniadio, sous l’égide du Sénégal et de la
Banque africaine de développement. Il va porter sur le
thème « Nourrir l’Afrique : Souveraineté alimentaire et
résilience ». Ce sommet va notamment enregistrer la participation de plusieurs chefs d’Etat et de gouvernement,
mais également de ministres chargés de l’Economie et
des Finances, de l’Agriculture et des secteurs connexes.
Il y aura aussi des gouverneurs de Banques centrales ainsi
que des acteurs du secteur privé, des organisations multilatérales, des organisations non gouvernementales, des
universitaires et des scientifiques.
Le Sénégal et la Bad ont demandé « aux Etats de venir
(à cette rencontre) avec un Pacte national (de souveraineté alimentaire) », a expliqué le ministre sénégalais del’Agriculture, de l’Equipement rural et de la Souveraineté
alimentaire, Aly Ngouille Ndiaye.
Le Sénégal, pour sa part, va « soumettre à la Bad un
pacte assez intéressant qui devrait nous aider à atteindre
partiellement des objectifs assez précis pour la souveraineté alimentaire », a indiqué M. Ndiaye, dans un entretien avec la rédaction de l’Aps dont il était l’invité.
« Nous
n’avons pas proposé à la Bad toute notre stratégie de
souveraineté alimentaire, parce que c’est quand même
assez lourd, mais nous allons lui soumettre à peu près un
tiers de notre stratégie de souveraineté alimentaire », at-il insisté.
Il a rappelé que la Bad est un des « partenaires privilégiés » du Sénégal dans le domaine de l’agriculture. «
Quand nous cumulons les interventions de la Bad, aujourd’hui, rien que dans le secteur de l’agriculture, nous
sommes à plus de 200 milliards sur pratiquement quatre
projets-phares », dont le Provale-CV, Projet de valorisation des eaux pour le développement de chaines de valeur, qui bénéficie d’un financement d’« à peu près 80
milliards » F Cfa de la Banque africaine de développement. Le Provale-CV intervient dans les régions sud et
centre du Sénégal, avec l’ambition de « contribuer à asseoir une croissance économique forte, inclusive et durable et à l’amélioration des conditions de vie des
populations rurales » dans ces zones, en contribuant à
augmenter durablement les productions agricoles, les
emplois et les revenus en milieu rural à travers la mobilisation des eaux de surface et des eaux souterraines.
Dérivé du Programme national de développement de
l’irrigation locale (Pndil), le Provale-CV ambitionne d’exploiter les possibilités offertes par la petite irrigation dans
ses zones d’intervention, pour proposer au niveau des
différents écosystèmes, des solutions adaptées et porteuses de développement. Le ministre sénégalais de
l’Agriculture a signalé que la Bad intervient dans le projet
Agri-jeunes qui développe l’entreprenariat des jeunes
dans l’agriculture, « pour environ 54 milliards » de francs
Cfa. De même,suite à la Covid-19, la Banque africaine de
développement a appuyé le secteur de l’agriculture au
Sénégal « pour environ 4 milliards » de F Cfa. S’y ajoute
un dernier projet consistant en un appui budgétaire visant la résilience du secteur « pour à peu près 80 milliards » de F Cfa.
Au total, les interventions actuels de la Bad au Sénégal font « à peu près 200 et quelques milliards » de F Cfa,
a conclu Aly Ngouille Ndiaye.
Avec Aps